N° 69–2022: Une nouvelle ère de prévisions météorologiques commence
13 December 2022
Le satellite Météosat troisième génération Imageur, destiné à révolutionner les prévisions météorologiques à court terme en Europe, a décollé sur une fusée Ariane 5 à 21 h 30 CET (17 h 30 heure locale à Kourou) le 13 décembre depuis le Port spatial de l’Europe en Guyane française. Le satellite s’est séparé du lanceur 34 minutes plus tard, suite à quoi la station de Malindi au Kenya a reçu un signal de MTG-I1 indiquant ainsi son bon fonctionnement.
S’appuyant sur le partenariat de longue date entre l’ESA et Eumetsat, le satellite Météosat troisième génération Imageur-1 (MTG-I1) est le premier d’une nouvelle génération de satellites fournissant des observations cruciales pour la détection précoce et la prévision des tempêtes violentes à développement rapide, les prévisions météorologiques et la surveillance du climat.
Cette troisième génération de satellites météorologiques garantira non seulement la continuité des données pour les prévisions météorologiques à partir de l’orbite géostationnaire pour les deux prochaines décennies, mais offrira également une amélioration significative des capacités actuelles des imageurs et de l’imagerie de la foudre en temps quasi réel – une capacité nouvelle pour les satellites météorologiques européens.
Paul Blythe, responsable du programme Météosat de l’ESA, a déclaré : « Après plus d’une décennie d’étroite coopération et de travail assidu de toutes les personnes impliquées, voir le premier des satellites MTG-I prendre son envol est une expérience profonde pour moi. Merci à tous ceux qui ont rendu cela possible, y compris nos amis des équipes industrielles à travers l’Europe dirigées avec compétence par Thales Alenia Space France, mon équipe de l’ESA qui m’a soutenu tout au long, dont beaucoup de membres sont avec moi depuis le début de cette aventure et Eumetsat, notre partenaire et ultimement le propriétaire des satellites MTG.
« Plus récemment, un grand merci à Arianespace et aux personnes du Port spatial de l’Europe en Guyane française pour ce qui a été une campagne de lancement sans faille avec un aboutissement magnifique. »
La directrice des programmes d’observation de la Terre de l’ESA, Simonetta Cheli, a déclaré : « Je suis extrêmement fière de voir commencer une nouvelle ère de météorologie par satellite. Je tiens à remercier personnellement les équipes impliquées qui ont consacré leur temps, leur talent et leur ténacité pour en faire un succès. Nous ne serions pas là sans vous.
« MTG a été développé grâce à l’expertise de l’ESA, d’Eumetsat et d’une industrie spatiale européenne très compétitive. Avec la conception innovante du satellite et son nouveau ‘capteur de foudre’, MTG propulsera les prévisions météorologiques européennes vers l’avenir. J’attends avec impatience les prochaines décennies de collaboration avec nos partenaires européens, en particulier les États membres de l’ESA participant au programme MTG, dont la contribution permettra à l’Europe de rester un leader mondial de la météorologie par satellite, ainsi qu’Eumetsat et tous nos partenaires impliqués. Notre coopération démontre l’esprit véritablement global de l’observation de la Terre.
« Météosat troisième génération est une réussite européenne. Le but de cet investissement de plusieurs milliards d’euros est de fournir aux services météorologiques une quantité considérablement accrue d’informations plus précises qui les aideront à protéger les vies, les biens et les infrastructures. Ce système sauvera littéralement des vies », a ajouté Phil Evans, directeur général d’Eumetsat.
Le voyage de MTG-I1 dans l’espace
Trente-cinq minutes après le lancement, MTG-I1 s’est séparé d’Ariane 5 à une altitude de 250 km, commençant la séquence automatisée de post-séparation qui comprend le déploiement et l’orientation des panneaux solaires vers le Soleil assurant la sécurité du satellite. Lors de ses premières orbites autour de la Terre, l’équipe a activé le satellite pour ouvrir ses panneaux solaires et les a orientés vers le Soleil.
À partir de là, l’équipe va propulser le satellite de l’orbite de transfert géostationnaire initiale, qui est hautement elliptique, vers l’orbite géostationnaire circulaire, grâce à une série d’allumages du moteur d’apogée principal. Cette phase dure environ cinq jours, à partir de laquelle il sera positionné près de son emplacement opérationnel final à zéro degré de longitude directement au-dessus de la Côte d’Ivoire.
MTG-I1 et ses deux partenaires de transport – les satellites de télécommunications Galaxy 35 et Galaxy 36 d’Intelsat – représentaient une masse totale de charge utile de près de 11 tonnes, y compris l’adaptateur qui les a empilés pour le trajet vers l’espace. Cette charge est très proche du record de masse d’un lancement d’Ariane 5 en orbite de transfert géostationnaire.
Une nouvelle ère de météorologie par satellite
MTG-I1 est le premier des six satellites qui forment le système MTG complet, qui fournira des données essentielles pour la détection précoce et à court terme d’événements météorologiques extrêmes potentiels au cours des 20 prochaines années. En pleine opération, la mission comprendra deux satellites MTG-I et un satellite MTG Sounding (MTG-S) travaillant en tandem.
Les satellites MTG-I transportent deux instruments entièrement nouveaux, un imageur combiné flexible et le premier imageur de foudre d’Europe, pour fournir des données de haute qualité pour de meilleures prévisions météorologiques à court terme.
L’innovant imageur de foudre sera en mesure de capturer des éclairs individuels dans le ciel, de jour comme de nuit. C’est la première fois qu’un satellite météorologique géostationnaire a la capacité de détecter la foudre à travers l’Europe, l’Afrique et les eaux environnantes. Il couvrira en permanence plus de 80 % du disque terrestre pour surveiller les décharges de foudre se produisant soit entre les nuages soit entre les nuages et le sol.
L’imageur combiné flexible utilisera deux services de balayage pour créer une image des événements en évolution rapide. Grâce à son service de balayage de disque intégral, l’imageur balaiera la totalité du disque terrestre en seulement 10 minutes. À l’aide du service de balayage rapide, l’imageur balaiera l’Europe et l’Afrique du Nord toutes les 2,5 minutes.
Les données acquises sur 16 bandes spectrales différentes fournissent des informations précises sur tout, des nuages à la vapeur d’eau, aux océans et aux incendies locaux. Les images permettront d’anticiper la prévision de phénomènes météorologiques violents, d’améliorer les prévisions ainsi que les systèmes météorologiques essentiels et les événements environnementaux.
Les satellites MTG-I1 transportent également deux charges utiles de plus petite taille pour la collecte de données à partir de balises scientifiques à distance ainsi que pour la recherche et le sauvetage par détection de balises d’urgence. Ces tout nouveaux instruments permettront de détecter les tempêtes violentes à un stade précoce et seront donc essentiels pour émettre des avertissements en temps opportun.
La mission MTG est une coopération entre Eumetsat et l’ESA. L’ESA est responsable du développement et de l’acquisition des six satellites MTG. Eumetsat définit les exigences du système, développe les systèmes au sol, fournit les services de lancement, exploite les satellites et met les données à la disposition des utilisateurs.
Les satellites MTG sont construits par un large consortium d’industriels européens, dirigé par Thales Alenia Space en coopération avec OHB. L’innovant imageur de foudre est développé par Leonardo en Italie. Telespazio fournit à Eumetsat des services de lancement et en orbite.
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L’ESA a mis en place une coopération officielle avec quatre États membres de l’UE. Par ailleurs, le Canada participe à certains programmes de l’ESA au titre d’un accord de coopération.
En coordonnant les ressources financières et intellectuelles de ses membres, l’ESA peut entreprendre des programmes et des activités qui vont bien au-delà de ce que pourrait réaliser chacun de ces pays à titre individuel. Elle coopère en particulier avec l’UE à la mise en œuvre des programmes Galileo et Copernicus, ainsi qu’avec EUMETSAT pour le développement de missions météorologiques.
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